En ces temps de retrouvailles familiales (78% des Français fêtent Noël en famille cette année vs 6% entre amis), jamais la citation de Gide (dans Les Nourritures Terrestres) ne nous a semblé plus – objectivement – justifiée et même quantitativement prouvée. Démonstration. 

En 1993, l'économiste Joel Waldfogel publie dans la American Economic Review un article intitulé "La perte sèche de Noël". Qu’y fait Waldfogel ? Il y quantifie les dégâts économiques provoqués par les cadeaux mal choisis. Sa méthode : comparer la valeur d’usage du cadeau (attribuée par le receveur) à la valeur faciale de ce même cadeau (payée par l’offreur)… (Ex : on vous offre une paire de chaussettes affreuses payées 20€, vous la porterez une fois, et encore sous des bottes, sa valeur pour vous est de 2€ => 2/20 = 10% donc 90% de la valeur du cadeau est une "perte sèche")

En demandant à ses étudiants d’appliquer ce calcul à leurs cadeaux de Noël, Waldfogel parvient à dresser le palmarès des plus mauvais offreurs de cadeaux. On vous le livre : Papy-Mamie : 37% de valeur détruite/perte sèche par cadeau offert en moyenne ; Tonton-Tatie : 36% ; Parents et frères et sœurs : 14%