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CGU RESPECT
EN ATTENDANT :
Il s’agit là d’un roman autobiographique d’une très grande force.
Enfant, j’ai apprécié l’adaptation cinématographique de ce monument de la littérature française qu’est Vipère au poing, avec une Alice Sapritch dans le rôle de Folcoche qui a marqué des générations.
Mais je ne crois pas avoir lu le roman d’Herbé Bazin. Ou peut-être en avais-je à peine commencé la lecture, je ne sais plus.
Toujours est-il qu’il ne faut pas se laisser décourager par les quelques premières pages qui, comme c’était assez souvent le cas dans les romans de l’époque (il a été édité en 1948), commence par planter le décor et présenter les personnages dans des descriptions qui peuvent paraître un peu longues.
Car une fois ces quelques pages passées, on se laisse entraîner aisément par la lecture, au point de ne pas lâcher le livre.
L’écriture est alerte, d’un style soutenu et plaisant. Grâce à la plume acerbe, cynique, écorchée vive, de l’auteur, on ressent au plus profond de son âme les sentiments brisés, les traumatismes de l’enfance volée, qui laissent place à la haine et à la révolte profonde qui s’emparent du jeune Brasse-Bouillon (Jean). Sentiments qui sont décrits de manière poignante à travers ce réquisitoire sans fard à l’encontre de cette mère tyrannique et machiavélique, qui voue une véritable haine à ses enfants et n’est jamais à court d’idées pour les martyriser, terrorisant et paralysant tous les membres de son entourage, sur lesquels elle exerce une influence inouïe.
Il ne s’agit pas seulement d’un simple classique. C’est surtout un grand roman, incarné, d’une puissance exceptionnelle. Dont je ne puis que conseiller la lecture. Pénétrante, absolument marquante.
— Hervé Bazin, Le livre de poche, 240 pages.