Pour les 80 ans du premier vote des femmes (municipales du 29 avril 1945) examinons donc l'évolution du vote féminin en France depuis 1945. Une circularité intéressante.

1945-1970 : vote plus conservateur (+ 10 points en faveur de la droite) que celui des hommes et participation beaucoup plus faible. 

Années 70 et 80 : les femmes s’autonomisent (jusqu’en 1965, elles avaient besoin de l’autorisation de leur mari pour travailler !), sont plus intégrées au monde du travail, elles ont des intérêts économiques à défendre. Elles votent presque autant à gauche que les hommes.

Années 90 à 2000 : les nouvelles générations deviennent plus hétérogènes (travail ou non), le vote des femmes -- à l’égal de celui des hommes -- reflète leurs intérêts économiques et sociaux, le genre n’est plus un déterminant, sauf pour le vote à l’extrême droite qui rebute encore l’électorat féminin.

Aujourd’hui : dans les principales démocraties occidentales, la nouvelle génération (18-29 ans) fait apparaître un "gender gap" (écart de genre) qui se caractérise par un vote plus à gauche chez les femmes, dont une proportion sensiblement plus élevée que chez les hommes se porte sur des candidats/es de gauche radicale. En Allemagne, lors des dernières législatives, 35% des jeunes femmes ont voté pour Die Linke vs 16% des jeunes hommes…