EN ATTENDANT :
La beauté des fictions est qu'elles sont toujours en parallèle avec notre monde, ses systèmes et ses philosophies. L'univers d'Harry Potter n'échappe pas à cette règle comme le montre cet épisode d'une série réalisée par France Culture. La saga du jeune sorcier soulève de nombreuses questions philosophiques qui ont été cogitées par des penseurs au fil de l'histoire humaine.
Dans cet épisode se pose le problème des limites du pouvoir. Parce que même un monde de magie possède quelques lois. Des sorts sont interdits, ce qui pourraient se comparer à des droits de la personne fondamentaux. Il n'est pas permis d'utiliser des sortilèges en présence de non-sorciers (moldus) mais là-dessus, la sphère juridique est floue. Le héros lui-même de la saga aura été obligé de le faire une fois mais ne sera pas condamné par le tribunal. Le pouvoir politique est aussi beaucoup plus vague que dans notre monde : il existe un ministre mais il ne semble pas y avoir a priori de système électoral.
Il existe en outre une inégalité des droits qui rappelle l'apartheid dans la mesure où les elfes de maison, les gobelins et les géants n'ont pas les mêmes droits que les sorciers. Dans le cinquième opus de la saga, une déléguée envoyée du Ministère de la magie devient enseignante puis inquisitrice voulant régenter Poudlard entièrement. Cela souligne que les mesures d'état d'urgence et les actions contre le terrorisme souvent sont contreproductives puisqu'elles créent plus de résistance. D'ailleurs, le directeur lui-même de l'école joue sur les limites et préfère être dans la contestation en sachant qu'elle mènera à la fin du diabolique Voldemort.