Blagovest Gerogiev, guitare
Filka Ivanova, violon
Coline Lemaire, violon
Dorian Luci, alto
Clémence Matthey, violoncelle
Entrée 15€ / Réservations 07 67 70 00 20
https://lionsbalcons.wixsite.
La galerie baudoin lebon présente un point de vue inattendu sur l’œuvre singulière de Joel-Peter Witkin. L’exposition vous invite à plonger dans son processus créatif en présentant pour la première fois les planches-contacts de l’artiste, mais aussi des dessins, des accessoires et des tirages uniques rehaussés de peinture à l’©. Jamais destinées à être publiées ou exposées, ces planches-contacts nous permettent de découvrir non seulement les moments qui ont précédé et suivi la prise de ces photographies emblématiques, mais aussi les notes du photographe sur le cadrage, la posture, les décors, la lumière… autant d’éléments qui composent l’image et nous permettent de la décrypter.
Chez Joel-Peter Witkin rien n’est laissé au hasard. Son œuvre est le fruit d’un immense travail, d’essais, d’erreurs, de tentatives plus ou moins fructueuses aussi bien lors de la prise de vue que dans l’intimité de la chambre noire.
Un moment suffit à marquer la vie d'une personne, notamment celle d'un artiste. Pour Joel-Peter Witkin, ce moment s'est produit alors qu'il était très jeune, un épisode qui a définitivement tourné son œuvre vers le macabre, puisqu'il s'agissait de sa première rencontre avec le grotesque de la mort, mais aussi avec le naturel qui lui est inhérent.
Cela s'est produit un dimanche matin, alors que lui et sa mère et son frère jumeau Jérôme se préparaient à aller à l'église. Ils descendaient les escaliers de la location où ils vivaient et peu de temps avant d'atteindre la porte pour quitter l'immeuble, un bruit de tonnerre s'est fait entendre dans la rue.
Il y avait eu une collision incroyable à l'extérieur, trois voitures étaient entrées en collision, toutes avec des familles à l'intérieur. Le bruit de la douleur était assourdissant et se mêlait aux appels à l'aide des victimes terrifiées et des passants. Soudain, le petit Joel s'est retrouvé seul sur le trottoir et son attention était concentrée sur quelque chose qui roulait d'une des voitures renversées. L'objet étrange s'est arrêté juste à ses pieds, c'était la tête d'une fille. Joel s'est penché pour toucher le visage qui le regardait, mais juste avant qu'il puisse le faire, quelqu'un l'a emmené.
Bien que son engagement artistique n'ait pas été très éloigné de la critique, ni même de la censure, l'héritage de Joel-Peter Witkin a trouvé des moyens de transcender le temps et de se faire une présence dans la vie quotidienne. Ses photographies de cadavres, de personnes déformées ou mutilées, de nains, de transsexuels ou d'hermaphrodites, généralement accompagnées de décors maximalistes, ont créé un langage esthétique puissant impossible à passer inaperçu, et qui a sans aucun doute influencé le langage cinématographique de l'horreur moderne appréciable dans des films tels que Hereditary ou Midsommar du cinéaste américain Ari Aster.