EN ATTENDANT
Les incapables et les imposteurs (notre grande enquête nationale)
La question : y a-t-il plus de vrais imposteurs ou plus de personnes qui souffrent de croire qu’elles en sont un ?
A moi de lancer une grande enquête nationale ! Si vous êtes une femme, répondez ici ; un homme, répondez là.
"Mon boss n’est pas à la hauteur de mes attentes, mais se surestime tellement qu’il/elle n’en a pas conscience" : sur 3 000 d’entre vous ont répondu 26% sont d’accord avec cette affirmation (dont 14% "complètement"). Ça fait beaucoup de nuls ! Surtout que dans cette définition, il faut être un incapable que le doute n’effleure jamais... Ce qui tire ce chiffre vers le haut ? Les patrons hommes évalués par des femmes. 35% sont jugés mauvais ! Dans tous les autres cas de figure (manager homme évalué par un homme, manager femme évaluée par une femme ou un homme), on trouve "seulement" 23% d’incapables. Femmes plus exigeantes avec leurs boss hommes ? Hommes moins bons à gérer des femmes ? Biais de réponse dans un échantillon auto-sélectionné, donc pas représentatif ? On vous laisse le soin d’interpréter ces chiffres... En attendant, en voici un autre : 45% des femmes et 34% des hommes se reconnaissent eux-mêmes dans la définition de l’imposteur. A vous en croire, s’il y a beaucoup d’incapables démasqués, il y en a donc plus encore qui vivent dans la crainte de l’être. Que de sueurs froides dans les bureaux !
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Personne ne parle… des vrais imposteurs ! Vous les connaissez, pourtant : ce sont eux qui occupent, sans que jamais le doute les effleure, des postes pour lesquels ils sont manifestement incompétents. Imperturbables dans leur certitude de mériter tout ce qui leur arrive, ils s’élèvent naturellement vers le sommet des organisations. Et bien sûr, comme le note Tomas Chamorro-Premuzic dans Why Do So Many Incompetent Men Become Leaders, ce sont plus souvent des hommes.