« CIMABUE, L’INVENTEUR DE LA PEINTURE OCCIDENTALE ET LE MAÎTRE DE GIOTTO »

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Thomas Bohl, conservateur du patrimoine, département des peintures, musée du Louvre
De Cimabue, on ignore presque tout, jusqu’à la signification du surnom « Cimabue » que ses contemporains ont donné au peintre Cenni di Pepo (c.1240 - 1302). Pourtant dès l’aube du XIVe siècle, Dante se fait l’écho de la renommée de celui qui fut le peintre ita-lien le plus important de la fin du XIIIe siècle, et fut célébré comme le grand rénovateur de la peinture italienne. À l’occasion de l’exposition exceptionnelle « Revoir Cimabue. Aux origines de la peinture italienne », organisée au musée du Louvre autour des œuvres récemment restaurées la Maestà et la Dérision du Christ (panneau inédit retrouvé en France dans une maison particulière en 2019 et classé Trésor national), son commissaire Thomas Bohl propose de (re)découvrir celui qui fut l’un des premiers peintres à chercher à représenter le monde, les objets et les corps tels qu’ils existent. Avec Cimabue, les conventions de représentation héritées de l’art oriental, et notamment des icônes, si prisées jusqu’alors, cèdent la place à une peinture inventive, cherchant à suggérer un es-pace tridimensionnel, des corps en volumes, des gestes naturels et des émotions hu-maines, ouvrant la voie aux grandes inventions de Giotto ou de Duccio au XIVe siècle