Conférence du Cercle d’Histoire et d’Archéologie
Alain OTHO
membre de l’AMONT et des Amis du Musée de la Résistance Azuréenne
La libération du département des Alpes-Maritimes par la First Airborne Task Force, pendant le mois d’août 1944, n’a donné lieu qu’à de rares publications et une relation des événements souvent partiale, tronquée, voire parfois erronée. Partiale parce que si la Résistance a joué un rôle important lors de cette libération, ce ne fut qu’un rôle de second plan. Tronquée, voire erronée, à cause de la difficulté d’accès aux archives tant françaises qu’américaines et allemandes. Les autres raisons en sont d’une part le faible intérêt de ce front, un front secondaire d’une opération, le débarquement de Provence, elle aussi secondaire et, d’autre part, les rivalités entre groupes de résistants, chacun tentant de valoriser au mieux son action.
L’exploitation de nouvelles archives, certaines déclassifiées récemment, permet de corriger, de compléter et de mieux expliquer ce que fut ce pan de l’histoire du département : dossiers individuels des résistants, archives de la 1re armée française qui contiennent les rapports des services renseignement et action de la 7e armée américaine, archives du SOE britannique, interceptions des communications allemandes par les Alliés (programme Ultra), archives allemandes de la 19e armée et du haut commandement en Italie, archives américaines des unités qui ont participé à cette libération.
Les stratégies américaines, allemandes et des résistants seront détaillées, les faits replacés dans leur contexte. Nous aborderons également quelques événements « oubliés » : le passage par Coursegoules et Le Broc de toute une unité de combat régimentaire américaine à partir du 25 août, l’ordre allemand de retrait du Var et de Nice du 27 août à la veille de l’insurrection niçoise, la prise épique de La Roquette-sur-Var le 28 août, le « désastre » à Turini le 31 août…