En théorie, on a tous beaucoup à apprendre de nos échecs. En pratique… c’est plus compliqué. La tentation est grande de se contenter d’explications superficielles ("on n’a pas suivi les procédures"), de se justifier ("on a eu raison trop tôt"), de chercher des boucs émissaires ("untel n’a pas fait son boulot"), voire de nier l’échec (la fusée a connu un "démontage rapide non planifié").
Amy Edmondson, spécialiste incontestée du problème, y a consacré de nombreux articles, notamment sur la "sécurité psychologique" (psychological safety) dont a besoin une équipe pour apprendre. On lui doit aussi une idée plus ambitieuse encore : pour apprendre de ses échecs, il faut d’abord… apprendre à échouer.
Quoi, échouer exprès ? Oui. Ou plus précisément, expérimenter systématiquement. Pas avec des "pilotes" destinés à démontrer que votre idée est géniale, mais avec de vrais tests, qui – comme des expériences scientifiques – se traduiront le plus souvent par des échecs.
Non seulement ces échecs (contrôlés !) seront riches d’enseignements, mais le regard de l’organisation sur l’échec, et ses compétences pour l’analyser, s’en trouveront transformés. Et il deviendra plus facile d’analyser lucidement le prochain plantage… ou le prochain succès.