Que reste-t-il de Jean Médecin ?

À Nice, on parle encore de Jacques Médecin, maire emblématique de la ville.

Et Jean alors?

Oui, Jean Médecin, le père de Jacques. Que reste-t-il de cet homme au visage émacié?

Seulement une avenue ou une station de tramway, à proximité de l’avenue homonyme et de Victor-Hugo?

Non. L’héritage de celui qu’on surnommait "le roi Jean" ou "Jan de Nissa", et qui a marqué de son identité la politique locale durant près de 40 ans, perdure au cœur de réalisations toujours d’actualité.

Jean Médecin est né le 2 décembre 1890 à Nice, au 24, avenue Saint-Jean-Baptiste, au sein d’une famille de notables. Son père, Alexandre, dont une place porte le nom à Nice-Nord, est conseiller général.

Études secondaires à Aix-en-Provence, études de droit à Paris, décoré de la Légion d’honneur à la demande du maréchal Joffre après la Première Guerre mondiale pour avoir défendu l’une des positions de l’armée française lors de la bataille de Verdun. De retour à Nice en 1919, il exerce brièvement la profession d’avocat avant d’entrer en politique. La même année, en effet, il est élu conseiller municipal et, en 1928, maire de Nice. Il acquiert une véritable notoriété et règne en maître sur la capitale azuréenne durant 37 ans, sauf durant l’occupation de Nice, quand le régime de Vichy le destitue. Il est d’ailleurs arrêté par la Gestapo, incarcéré à Nice, puis à Belfort, d’où il s’évade en 1944. Il reprend ses fonctions de maire en 1947 et les conserve jusqu’à sa disparition, en 1965. Parallèlement à son mandat municipal, Jean Médecin est  tour à tour député, sénateur, conseiller général. Il dirige l’assemblée départementale de 1951 à 1961. Son orientation politique? Républicain libéral, démocrate, indépendant, modéré.

À Nice, Jean Médecin a réalisé de grands chantiers: le réaménagement de la promenade des Anglais, le lancement de la voie rapide, la couverture et la protection du Paillon, l’édification du palais des expositions, de l’école hôtelière (alors située près de la rue de France), de l’aéroport, du conservatoire de musique à la villa Paradiso (Cimiez), des musées du palais Lascaris, de la villa des Arènes et des Ponchettes.

Jean Médecin repose dans le caveau familial du cimetière de Gairaut, où les cendres de son fils l’ont rejoint. Sa propriété située à Rimiez, est devenue l’une des résidences les plus luxueuses de la région.