
Quand il est question de jeu en art, le public s’attend à être diverti, amusé, rarement dérangé. En apparence gratuit et futile, bien souvent relié à l’enfance, le jeu offre pourtant un remarquable outil créatif de subversion et de transgression, et les artistes, facétieux qu’ils sont, n’ont de cesse de réinventer de nouvelles conventions et manières de «jouer».
Nulle intention ici de proposer un inventaire des pratiques du jeu dans l’art ni de prétendre réinventer le sujet, mais plutôt d’infuser un certain « esprit » dans l’incontournable salon de l’hôtel Windsor…

Shakespeare s'en mêle
Quoi qu'il en soit, le fait de choisir sa Valentine le 14 février et l'honorer pendant l'année qui suit est attesté par le Moyen Age en Angleterre. Le poète Gower, mort en 1402, parle à sa maîtresse des « chusing loves on st. Valentines day ». Le tirage au sort est apparu plus tard, pour corser l'affaire.
Au début, Valentine est l'élue du cœur de son soupirant Valentin. Dans Hamlet, Shakespeare fait chantonner Ophélie sur notre thème :
« Demain c'est la Saint-Valentin ;
fillettes, dès matines,
A votre fenêtre m'en viens :
Suis votre Valentine.
Lors se lève, puis lors s'habille :
Lors la porte il ouvrit :
Et de sa chambre la fille
Plus fille ne sortit. »
(Acte IV, scène 5.)
En 1614, toujours en Angleterre, le poète John Donne célébrait ainsi la fête :
« Salut, évêque Valentin, dont voici le jour
Les airs forment ton diocèse
Voici tes choristes gazouillants
Et autres oiseaux pour paroissiens. »
Le 14 février 1667, Samuel Pepys note dans son célèbre Journal : « Ce matin, je me suis rendu au chevet de mon épouse (m'étant déjà habillé), la petite Will Mecre, pour lui faire présent de son Valentine[1], et lui portai son nom écrit en lettres d'or sur un papier bleu, ceci réalisé par moi de charmante façon ; nous en fûmes tous deux fort satisfaits. »

Liste des inscrits (3/12 reste 9)
Liste d'attente 
Il y a 1 commentaire sur cette sortie.