Revenons à la genèse du projet : En 1984, Sacha Sosno crée une œuvre de 52 centimètres de hauteur, qu’il nomme « Il faut en toute chose préférer l’intérieur à l’extérieur ». La sculpture représente Aphrodite (ou Vénus de Milo), en bronze, oblitérée par deux blocs de marbre noir. Elle est alors acquise par l’architecte Georges Marguerita. Quelque temps plus tard, l’architecte fait part à son ami Sosno de son projet de construction d’un grand hôtel à Nice, l’Élysée Palace. Il lui demande s’il a une idée à lui suggérer quant à la conception des façades du futur établissement. Aussitôt, Sacha Sosno tourne son regard vers la sculpture trônant dans le bureau de l’architecte et lui murmure qu’il a devant lui la maquette de son projet. L’idée est retenue par Marguerita qui imagine ensuite une grande façade frontale de verre parée de deux frontons latéraux, intégrant les deux Vénus monumentales de Sosno entre des blocs de granit. Pour cette œuvre, Sosno s’est inspiré de la Vénus Italica, célèbre sculpture réalisée en 1812 par Antonio Canova (1757 - 1822) et exposée de nos jours dans la galerie Palatina du Palazzo Pitti, à Florence. Le chantier titanesque démarre en 1987, il faudra plus de 21 tonnes de bronze, 421 tonnes de granit et 18 mois de travail pour concrétiser l’ambitieux projet de l’architecte de l’hôtel, Georges Marguerita, et de son ami, Sacha Sosno.
Les deux sculptures monumentales en bronze ont été réalisées en Italie à la Cooperativa “Bottega Versigliese“ (à Pietrasanta, en Toscane), à partir du modèle original de Sosno, et avec l’aide très importante de Gianni Tinunin. Il a fallu modifier l’inclinaison, la position et l’Oblitération de la Vénus, mais aussi changer les proportions de celle-ci afin que la perspective de la vue depuis le sol soit optimale. Rappelons qu’à l’époque, ce travail était d’autant plus difficile qu’il n’y avait pas encore de scanner, c’est à l’aide d’un simple pantographe que le projet a pris forme. Une prouesse réalisée par Gino Lucarini, fondeur italien virtuose de la Fonderia Artistica Versigliese.
Le directeur Nicolas Martin, en accord avec Masha Sosno, a souhaité raconter cette fabuleuse histoire aux touristes et aux Niçois qui sont invités à découvrir une série de photos monumentales du chantier d’installation des deux Vénus imprimées sur de grandes voiles tendues ainsi que 22 œuvres aux silhouettes féminines autour de Vénus, toutes singulières, judicieusement sélectionnées par Mascha Sosno et présentées dans l’hôtel et dans son jardin.
Entre deux palmiers, depuis la célèbre Promenade des Anglais à Nice, on peut apercevoir l’œuvre monumentale en bronze (19m de haut), prise entre deux blocs de granit, la Vénus Italica, transformant l’édifice en véritable œuvre d’art à ciel ouvert. L’Oblitération est un concept de Sacha Sosno dont le principe est de « cacher pour mieux voir », soit « par le vide » : découpe intérieure selon une forme géométrique, soit « par le plein » : application de blocs, plaques ou aplat de peinture. Le concept original de « l’Oblitération », attire l’attention du spectateur et le pousse à voir autrement, à stimuler son imaginaire.
Cette exposition dédiée aux Vénus vient démontrer, une fois de plus, l’importance, l’intemporalité et l’universalité de l’œuvre de Sacha Sosno.
Exposition présentée par Nicolas Martin, directeur de l’AC Hôtel Nice By Marriott.
Organisation : Mascha Sosno avec Hervé Nys et Christine (installation des sculptures et mise en page, Ralph Hutchings (scénographie des toiles et conception des graffitis), Dan Deschateaux (photograhies), Robert Matthey (photographies, diaporama et vidéo) avec les conseils artistiques de Gabriel Tamagni, Stéphan Da Ponte (mise en lumière), l’entreprise Peradotto (impressions graphiques sur toile), Estérel Manutention (transport).
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