Sensible et curieuse, entre passé, présent et avenir, mon regard porte sur ce que nous sommes et ce qui nous entoure. Après des études spécialisées dans la chimie des molécules odorantes, je découvre l’art aux Ateliers puis à l’Ecole des Beaux-arts de Marseille que j’intègre sur concours en 2008. J’ai trente huit ans. En design d’espace un sujet attire mon attention « Contact, Ecart, Equilibre. Créer une sculpture ». Les mots résonnent. Contact : Aller au plus proche, Ecart: Prise de recul, Equilibre: Harmonie. Ils font sens et stimulent ma créativité qui, libre, prolifère dans de multiples directions pour donner naissance à un corpus de recherche sur le volume.
Mes découvertes de l’architecture, des explorations artistiques du Bauhaus et des travaux de l’avant-garde russe sur les formes géométriques, l’espace et le mouvement ont une influence considérable sur mes recherches. C’est au Moma, lors d’un voyage à New York en 2008, que je découvre le constructivisme. Les compositions New Man de Lissitzky et AXX de Moholy Nagy m’interpellent. Plus tard, ce sont les recherches sur la reconstruction de l’image des cubistes Pablo Picasso et Georges Braque, la couleur et le rond de Sonia Delaunay, le cabanon du Corbusier, les maisons « bulle » d’Antti Lovag, les anamorphoses de Georges Rousse et les suspensions d’Ernesto Neto.
Mon intérêt pour l’art naît de ce qu’il suggère comme possibles dans les relations pouvant être tissées entre l’Homme, l’Espace et la Matière. Il me procure un champ de liberté et d’expérimentation inépuisables.
Ma démarche est intuitive et expérimentale. Mes principales sources d’inspiration sont : la Nature – du minéral au végétal – l’Homme pris dans sa globalité – corps, esprit, fonctionnement – et mon environnement. A partir de procédés graphiques et plastiques, je cherche de nouvelles formes esthétiques. Dessins, peintures, collages, sculptures, installations sont les techniques que j’explore. De leur confrontation et association, je réalise des créations où résonnent et se croisent des notions fortes comme la construction prise dans le sens de l’élévation et le mouvement que j’apparente à la vie et à l’évolution.
Les formes que je travaille empruntent aux mondes de la géométrie, du minéral et de l’organique.
Elles sont liées aux souvenirs de leur rencontre. La Lozère, terre de mes ancêtres, fut un terrain propice à l’observation de la Nature et mes études à celles de l’atome et de la cellule humaine. Les collages représentent la part la plus importante de mon travail de recherche. Mon attrait est spontané pour cette technique. Je les réalise à partir de photos de matériaux de construction : formes bétonnées industrialisées, ferraillage, gaines en mousse pvc, bois etc. Je les imprime puis les découpe en suivant parfois les formes observées et les recombine sur des toiles cartonnées ou feuilles de papier. Parfois j’associe le dessin pour souligner, fermer ou prolonger une forme. Je réorganise l’espace, trouve de nouvelles formes et de plans d’observation où le regard circule, s’arrête, se perd, repart, questionne. Je construis… Je construis avec des éléments du réel « plats ». Faits d’ombre et de lumière, ces jeux révèlent formes, profondeurs et textures. Tout m’est permis et les combinaisons s’enchaînent au rythme de mes découvertes.
En sculpture, les matériaux que j’utilise sont majoritairement issus de la construction : grillage, fil de fer, tubes PVC, mousses de polyéthylène ou de mon quotidien : emballages, bois, cartons… Je m’intéresse à leur déformation et élévation et n’hésite pas à les combiner pour analyser les effets produits et les réinvestir dans de nouveaux dispositifs.
En novembre 2020, mes collages passent de la deuxième à la troisième dimension. En m’inspirant des formes géométriques travaillées dans mes collages, je réalise, sans étapes préliminaires, des séries de maquettes en carton. Ce matériau retient mon attention pour la chaleur qu’il dégage, sa couleur terreuse, ses surfaces planes et son collage rapide. Par ces jeux de construction spontanés, j’explore les principes de la composition libre à trois dimensions et m’intéresse à l’expressivité des formes.
Le collage de ces sculptures sur des plaques de carton que je positionne verticalement induit mon questionnement sur le traitement de la verticalité par la ligne. Par l’ajout de structures souples et légères dans le dispositif, c’est la verticalité traitée par la courbe que j’interroge.
Mon intérêt pour la couleur à travers la peinture intervient tardivement. Des couleurs primaires que j’applique en aplat entre des fragments de photos ou de carton, je les dépose en mélange sur des formes géométriques spontanées ou des formes extraites de mes collages dessinées sur une toile.
Mon initiation à la gravure à L’atelier Le Safranier d’Antibes, révèle mon intérêt pour les effets de texture. Ils font écho à ceux de mes collages. Actuellement à l’atelier de prototypage SoFAB de Sophia Antipolis, j’explore le passage de mes collages de la deuxième à la troisième dimension avec
de nouveaux matériaux.
De par ces nouvelles approches, ma sensibilité sur le volume architectural se précise. Elle semble vouloir comprendre la forme architecturale et son évolution dans le temps et l’espace. Aussi mon souhait de comprendre et traduire les effets perceptibles liés au grand format se manifeste plus intensément. Cependant cette étape importante de ma démarche artistique est freinée par la recherche de matériaux nouveaux, d’un lieu adapté et de partenaires avec lesquels l’écoute et le partage de compétences sont privilégiés. C’est le chemin que je désire prendre pour continuer à réaliser mes rêves et à les transmettre.
“ Lorsqu’on rêve tout seul, ce n’est qu’un rêve
Alors que lorsqu’on rêve à plusieurs, c’est déjà une réalité.
L’utopie partagée, c’est le ressort de l’Histoire.” Hélder Câmara
CR07 Acrylique sur toile 209 par 155 cm Annee 2021
La galerie Wanrooij à Amsterdam présente une exposition personnelle de l’artiste visuel américano-coréen Koh Sang Woo. L’exposition Wild in Blue présente une sélection de peintures photographiques colorées. Les portraits vifs d’animaux sauvages, aux caractéristiques humaines, affichent une utilisation prédominante de la couleur bleue avec un subtil cœur rose.
Koh Sang Woo est internationalement connu à la fois pour ses photographies aux tons bleus et pour la récente série « Blue Endangered Animals » dans son style caractéristique. Pour la série d’espèces animales en voie de disparition, notamment les pandas, les tigres, les ours et les éléphants, il combine la photographie avec la peinture numérique. L’artiste s’inspire du travail de Jackson Pollock, Willem de Kooning et Andy Warhol.
Comme dans l’art traditionnel, les animaux sont représentés de face ; pour communiquer avec eux et leur donner de l’autorité. L’expression confiante reflète puissamment le caractère, la personnalité et les émotions, tout comme pour les gens. Les portraits se caractérisent par une symétrie bilatérale et un sentiment de stabilité et d’unité statique. En tant que message artistique de Koh Sang Woo, les animaux sauvages sont égaux aux humains et méritent le respect ; avec le désir d’une société harmonieuse où les animaux et les humains coexistent.
Koh Sang Woo (1978) vit et travaille à New York et Séoul. Il est diplômé de la School of the Art Institute of Chicago (SAIC). Il a obtenu une double spécialisation en photographie et en art de la performance. L’artiste expose dans le monde entier. Son travail autonome a été présenté dans des foires d’art de premier plan telles que The Armory Show à New York, Art Basel à Hong Kong, Art Miami, KunstRAI à Amsterdam et SCOPE Basel, et fait partie des collections du National Museum of Modern and Contemporary Art. et le musée Savina en Corée. En 2021, l’œuvre vaste et emblématique a été réunie dans la monographie « Koh Sang Woo 20 Years ».
La Wanrooij Gallery présentera également une sélection de peintures de deux nouveaux artistes indonésiens, Elang Sutajaya et Valdo Manullang, en même temps que l’exposition Koh Sang Woo ; dans le cadre du programme Unexpected de la galerie.
Koh Sang Woo : Wild in Blue
du 21 octobre 2022 au 21 janvier 2023
Wanrooij Gallery
KNSM-laan 301
Amsterdam
www.wanrooijgallery.com