Etudiante à Lyon en études littéraires, j’ai entamé ma pratique artistique lors de rencontres fructueuses dans un cours de photographie à Londres. Composée de portraits et d'autoportraits, la série interroge les postures du social et de l'intime par une traversée du miroir. Atteindre le genre par la reconsidération des codes féminins, masculins, artistiques s'avère être l’enjeu soulevé par ma narration visuelle.
Si un foisonnement émane des différents niveaux de lecture, l'image est orchestrée par une composition tangible – elle ne s'enlise pas dans une seule image mais dans plusieurs. Tant par le déploiement d'un rapport ambivalent à l'introspection qu’aux rapports de force, il s’agit de tisser la toile des connexions qui voyagent entre l’étranger et le familier, l’ancrage et le rêve, l’art et le commun.
Enclin à s'aligner au gré de la mouvance intérieure, le vivant invoque un regard où l’intensité l’emporte sur la cohérence visuelle. Au point de contrarier les représentations esthétiques les unes aux autres, c'est par une friction entre réalité et imaginaire que l’objectif enjoint au regard de créer tous les écarts. Or ici même le miroir se réapproprie l'être et se démène avec l'individualité jusqu'à la faire miroiter dans le champ infini des possibles photographiques. C’est ainsi que la danse de la perception se conjugue aux mille reflets, ne serait-ce pour que le regard subvertisse l’acquis, que la vision se libère et que la pensée digresse de plus belle.