Bien présent dans la nature, le rose n’a été fabriqué par l’être humain qu’assez tard, que ce soit en peinture ou en teinture. En Europe, avant le XIVe siècle il est rare dans la culture matérielle comme dans la création artistique. Il devient plus fréquent dans le vêtement à la fin du Moyen-Age grâce à l’emploi d’une teinture importée des Indes puis du Nouveau monde : le bois de Brésil. Sa vogue atteint son apogée au XVIIIe siècle, lorsqu’il devient tout à la fois romantique et féminin, symbole de douceur, de plaisir et de bonheur. A la même époque, les horticulteurs parviennent à créer des roses roses : cela plaît tellement que la fleur finit par donner son nom à cette couleur qui jusque-là n’en avait pas.
Aujourd’hui, le rose est moins présent dans la vie quotidienne qu’il ne l’a été à l’époque romantique. Il est en outre fortement ambivalent : certains de nos contemporains le trouve trop voyant ou de mauvais goût, surtout quand il est employé seul, tandis que d’autres l’admirent et en font une couleur emblématique de la modernité.