Je suis restée une dizaine d'années dans une agence de communication parisienne, avant d'arriver à Nice autour de 2020. C'est ici que j'ai eu l'idée de créer les abécédaires Tata Clairette, puisque j'ai trois petits neveux.
J'ai commencé par ma ville de naissance, Marseille, puis j'ai fait celui de Lyon, de Bordeaux… Tous proposés à la vente sur la plateforme Etsy. Et ça a plu !
"J'ai travaillé avec ceux qui connaissent bien leur ville"
Parfois, je fais appel aux offices de tourisme, qui me donnent un coup de main pour les vingt-six mots de l'alphabet : ce n'est pas toujours évident de trouver sans redondances !
Ici, j'ai travaillé avec de vrais Niçois qui connaissent hyper bien leur ville.
On va retrouver les chaises de la Prom, les galets, la socca, Rauba Capeu, la daube… Mais aussi bien sûr quelques références artistiques avec, par exemple, Matisse et le bleu d'Yves Klein. J'ai essayé de bien balayer la cité.
Chaque abécédaire a sa palette de couleurs. Pour les trouver, je m’intéresse à l’architecture, la gastronomie, la faune, la flore… Pour Nice, je me suis dirigée vers le jaune, le vert, le bleu.
On a les portraits, pour une déco plus sobre. Ici, je mets en exergue une seule illustration.
J'ai aussi une nouveauté ! Il s'agit des imagiers : c'est vraiment pour "les petits choux". Dans ce livre souple, on va avoir une vingtaine d’images avec un mot. Ça permet d'expliquer à son enfant tout ce qui fait que nous aimons Nice.
Je pense que c'est le fait que je crée du lien avec des personnes grâce à mes illustrations ! J'ai d'ailleurs connu mon imprimeur comme ça. Il m'accompagne et m'aide sur mes créations. C'est une belle rencontre. D'ailleurs tout est fait à Nice : la fabrication et l'impression !
Jusqu'à la mi-juin, mon travail est disponible au "pop up store" de Nice Étoile. À partir de cet été, je serai à la Maison de Nice pour un an. On peut aussi retrouver les illustrations en ligne.
En attendant :
En 2023, le guide du Routard a fêté son 50e anniversaire. Pourtant, il est le dernier-né d'une longue suite de créations sur plus de 200 ans comme l'explique cette capsule de France Culture. Le premier guide baptisé le "Guide des voyageurs en Europe" paraît en 1793. Écrit par l'allemand Heinrich August Ottokar Reichard, celui-ci propose des cartes, des suggestions sur les lieux à visiter (appelés curiosités) et des trajets avec des conseils utiles sur les diligences.
Des Français flairent le filon et tout d'abord, Jean-Marie-Vincent va copier le guide de Reichard en utilisant le nom de Richard pour bien mélanger le public. Pendant ce temps, Louis Hachette, célèbre éditeur, voit l'intérêt des gens pour ces ouvrages et embauche Adolphe Joanne pour en rédiger. Une bataille naîtra entre ces livres bleus et les recueils rouges allemands Baedecker, traduits en français et en anglais. Chacun touche un certain public et quand la Première Guerre mondiale s'amorce, les traducteurs anglais du Baedecker s'associent avec Hachette pour créer de chaque côté de la Manche un guide aux couleurs bleutées.
Toutefois, un autre concurrent se point le bout du nez en 1910. Le fabricant de pneumatiques Michelin sent l'intérêt pour l'automobile et développe ainsi des livres pour indiquer aux voyageurs où s'en procurer une, quels chemins suivre, etc.
Le Routard arrivera donc bien plus tard, dans les années 1970, par les éditions Hachette qui voudront éditer des ouvrages plus démocratiques et liés aux mœurs changeantes à partir de cette époque. En 2022, 1,9 million d'exemplaires du Routard ont été imprimés.
Toutefois, ce dernier voit sa popularité diminuer, maintenant dirigée vers les réseaux sociaux, les sites en ligne, etc. Néanmoins, quand le wi-fi n'est pas stable ou disponible, le guide de voyage reste une valeur sûre pour le voyageur désirant s'informer.
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