EN DECEMBRE
Le chemin du rêve
Exposition
Né à Cannes en 1926, Gilbert Portanier est sans conteste un des acteurs du renouveau de la céramique française depuis les années 1950 jusqu’à nos jours. Coloriste inspiré, le céramiste fut surnommé « le magicien des couleurs » et la rétrospective qui lui est consacrée permet de contempler des œuvres dans une éclatante variété de couleurs. L'exposition présente une centaine de 100 pièces – sculptures, céramiques et gravures - qui retracent les différents moments de sa carrière. Des motifs, souvent abstraits, témoignent de son goût pour la calligraphie; il développe aussi des iconographies plus figuratives. Il ne cesse d’expérimenter, allant des formes traditionnelles à des formes plus libres.
Cette rétrospective chrono-thématique permet de redécouvrir la liberté créatrice de l’artiste, la richesse et l"originalité de ses œuvres et de suivre l'évolution de son style.
À voir absolument !
RESPECT CGU
EN ATTENDANT :
On passe sans savoir. On y déambule, on rit, on la traverse sans se douter qu’il y a eu des heures plus sombres dans cette jolie artère du Vieux-Nice. Pourtant, il suffit de lever la tête. Sur la plaque de la rue Benoît-Bunico, on peut lire l’ancien nom de cette venelle : carriera de la Judaria ou rue de la juiverie. Un indice sur son histoire méconnue que l'on vous raconte ici.
Le 17 juin 1430, le duc de Savoie et souverain du comté de Nice, Amédée VIII signe un édit : les juifs doivent être séparés des chrétiens et confinés dans un quartier spécial appelé judaysium. Il ne doit pas se produire entre hommes et femmes de confessions différentes de «rapprochements maudits». Le prince, sous doute sur l’instigation du Pape, veut préserver la pureté du christianisme.
«Du coucher du soleil à l’aurore du lendemain, les juifs ne peuvent sortir du ghetto, si ce n’est pour cause d’incendie, maladie subite, violences et aucun chrétien ne peut, pendant la nuit, séjourner dans une maison juive sous peine de trois jours de prison au régime pain et eau», relate la revue Nice Historique.
À cette époque, les juifs doivent porter sur l’épaule gauche une étoffe blanche et rouge et ont interdiction formelle de pratiquer le métier de banquier, d’usurier ou de prêteur sur gage, ceci le dimanche auprès des chrétiens.
La situation perdure avec des hauts et des bas. En 1732, la maison de Savoie durcit le ton et donne un an aux israélites niçois pour se cantonner à l’actuelle rue Benoît-Bunico, qui redevient le ghetto juif. Les conditions sont rudes, les demeures insalubres…
En 1792, Nice est prise par la France. La vie des juifs s’améliore, ils peuvent résider où ils veulent.
Mais, en 1814, la ville revient dans le giron du roi de Sardaigne : ils sont à nouveau réduits à leur rue ghetto.
Une rue qui porte aujourd’hui le nom de celui qui les libéra : Benoît Bunico, né à Nice en 1880, député au parlement du royaume de Sardaigne et conseiller municipal. Il a été l’ardent artisan de la proclamation du Statut de 1848 qui fit des juifs niçois des citoyens comme les autres.