Avant les tapis rouges et les flashs du Festival, Cannes n’était qu’un paisible village de pêcheurs. Et au cœur de ce passé discret, trône le Suquet — ce « petit sommet » dont le nom vient du ligure sukk, adopté en provençal, qui signifie simplement « hauteur ». Une toponymie modeste pour un lieu qui domine fièrement la ville.
Du haut de sa butte, le Suquet offre une vue panoramique à couper le souffle sur la baie. C’est ici, sur ce promontoire stratégique, que la ville a pris racine. En témoignent les pierres de la haute tour carrée, avec ses bossages sévères : 22 mètres de hauteur, érigée entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle. C’est l’un des plus anciens bâtiments de Cannes, un vestige solide d’un temps révolu.
Le site est si précieux qu’il a été classé monument historique dès 1921. Et pour mieux le protéger, un arrêté municipal de 1949 est venu encadrer les constructions, histoire de ne pas gâcher la carte postale. Aujourd’hui encore, le Suquet garde cette atmosphère hors du temps.
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