"Quand nous aurons amassé beaucoup d'argent et que nous pourrons quitter ces terres sans horizon, quand nous laisserons derrière nous cette auberge..."
"...et cette ville pluvieuse, et que nous oublierons ce pays d'ombre, le jour où nous serons enfin devant la mer dont j'ai tant rêvé, ce jour-là, vous me verrez sourire."
Une histoire de famille, mère, fille, fils, belle-fille : incommunicabilité, manque d'échange, décor d'auberge de campagne ! Et besoin d'air, de respiration, d'espérance, d'ailleurs, un ardent désir de bonheur... Et puis cette parole face au non-dit qui par son absence, par peur de l'autre, par méfiance ou déterminisme transforme l'espoir en drame.
Les personnages basculent dans l'acte criminel et transforment le fait divers en tragédie. Et, le cinquième personnage, silencieux, le vieux domestique assiste au drame tel le Spectateur suprême !
Les comédiens d'Antibéa s'emparent de ce beau texte d'Albert Camus écrit entre 1939 et 1958 qui s'inscrit dans son cycle de l'Absurde.