En 1949, le Festival de Cannes n’a que trois ans d’existence et l’ambiance y est encore bien plus détendue qu’aujourd’hui.
Sous le soleil azuréen, les festivaliers profitent de leur temps libre entre les projections : baignades, balades sur la Croisette, ski nautique… Il n’est pas rare de voir certains invités arriver aux séances en tenue décontractée, encore imprégnés de sable ! Face à cette insouciance, le comité d’organisation décide de mettre en place deux types de projections. Des séances avec cravate, où une tenue de soirée est exigée. D’autres sans cravate, plus informelles, accessibles en tenue légère.
Mais cette différenciation vestimentaire prend rapidement une tournure inattendue : les films projetés lors des séances avec cravate commencent à être perçus comme étant de meilleure qualité. Inconsciemment, critiques et spectateurs associent l’élégance du public à l’importance du film.
Ce biais crée un véritable malaise parmi les réalisateurs et producteurs étrangers dont les œuvres sont programmées dans les séances sans cravate. Estimant que leur travail est relégué au second plan, certains déposent même des plaintes officielles auprès du comité du Festival ! Face à cette fronde, l’organisation décide de supprimer cette distinction l’année suivante, instaurant ainsi définitivement le dress code élégant pour toutes les projections officielles.
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