Le cinéma Belmondo
(ex-Mercury)
16, place Garibaldi, Nice
présente
le mardi 18 janvier à 16h05
2h09, Corée, VOSTF
Cannes 2022 : Prix d’interprétation masculine pour Song Kang-ho, Prix œcuménique
En Corée, à la poursuite d’apprentis trafiquants de nourrissons... Le cinéaste japonais signe une réjouissante fable sur les liens familiaux.
Il pleut des cordes sur Busan. Une silhouette encapuchonnée marche dans la nuit détrempée. C’est une toute jeune femme qui dépose un nourrisson devant une des « boîtes à bébé » installées sur un parvis d’église, ces petites niches typiques où l’on peut abandonner son enfant en Corée. Une femme flic l’observe. Or très vite, deux hommes, dont Sang-hyeon, pas du tout pasteur mais propriétaire endetté d’un pressing, récupèrent illégalement le petit garçon pour le vendre au couple stérile le plus offrant. Quand la mère du bout de chou revient, finalement, et réclame la moitié de la future vente aux deux trafiquants, commence un drôle de road-movie dans une camionnette dont le coffre ferme mal et qui va encore recueillir un autre passager : Hae-Jin, délicieux orphelin d’une dizaine d’années n’ayant pas sa langue dans sa poche. Le tout avec la femme flic et son adjointe aux basques…
Une très sympathique comédie sociale que ce Les Bonnes étoiles, où l'on suit une drôle de famille "composée au pied levé" (entre le gamin bavard qui s'incruste, la mère qui veut vendre son enfant et les deux compères experts en vente d'enfants... Mais c'est quoi cette famille ?!) qui n'hésite pas à souligner le malaise coréen sur les adoptions d'enfants (comme bien d'autres pays, les homosexuels ou familles monoparentales ont beaucoup de mal à adopter, si on laisse un mot de retour avec l'enfant celui-ci n'est plus éligible à l'adoption et placé en centre d'accueil indéfiniment... On comprend un peu ces trafiquants d'enfants, qui permettent quand même au gamin d'avoir une famille). Song Kang-Ho aura obtenu la Palme d'Interprétation Masculine avec ce rôle (un brin d'incompréhension pour notre part, car il était mille fois meilleur dans Parasite, et cette année aurait dû couronner le jeune Eden Dambrine pour Close... Enfin, bref, le jour où l'on pourra remettre les prix...). Quand au périple en lui-même, on ne s'ennuie jamais, on sourit même des péripéties que rencontre cette troupe rigolote (le coup du policier, on a bien ri), on s'attendrit vite face au "bébé qui n'a pas de sourcils" (hilarant running-gag !) et on comprend bien le message sur le système d'adoption maladif en Corée (et dans la plupart des pays...). Malgré les bons sentiments à la fin, on ressort de la séance heureux, sûr d'avoir vu un charmant film de famille, sans aucun lien du sang...et alors ?! Allez, embarquez dans cette voiture-pressing remplie de gens fracassés par la vie, vous ne serez pas déçu du voyage !