Lundi : premier round et première claque 11 heures à peine et la révélation tombe : je m’excuse pour tout, tout le temps. La goutte d’eau ? Je me suis excusée auprès du coin de bureau que je venais de cogner. Oui, ma vie est à ce niveau. J’ai donc dégainé mon arme secrète : des Post-it collés partout pour me rappeler que “désolée” est interdit… et ça n’a pas trop marché. Les premières 24 heures ont été un carnage, mais elles m’ont permis de mesurer l’ampleur du désastre : non seulement je m’excuse constamment pour rien, mais je le fais aussi de façon sournoise. Exemple : demander quelque chose à un collègue me pousse direct à un “désolée de te déranger”. Comme si leur job n’était pas, littéralement, de collaborer avec moi.
Mardi : le syndrome du “petit” À bien y réfléchir, ce n’est pas juste une question de mots. Mes excuses en cascade alimentent un phénomène encore plus agaçant : cette manie féminine de tout minimiser. On parle d’un “petit” point à caler, d’un “petit” article à écrire, d’une “petite” interview qu’on a réalisée. Et pourtant, je suis la première à faire la chasse au mot “petit” dans mon équipe, mais mes excuses viennent flinguer mes efforts. Résultat, on finit par transmettre un sous-texte désastreux : que notre travail est, au mieux, accessoire. Il ne l’est pas mais à force de s’excuser de faire notre job, on laisse croire que tout ce qu’on fait est optionnel.
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Jeudi : grosse bourde, zéro pardon Et puis jeudi matin, c’est le drame : je fais une belle bourde. Mon réflexe habituel aurait été de me confondre en excuses. Mais là, pas le choix, je dois gérer autrement. Avant d’appeler ma collègue Emma en mode alerte rouge, je prends dix minutes pour trouver une solution à proposer au client et un bon argument pour calmer les tensions. Surprise : ça marche. Je finis par résoudre le problème avec calme et efficacité, et tout le monde survit. La vraie révélation ? En ne perdant pas de temps à m’excuser, j’ai attaqué le problème de front. C’est fou comme ça change tout.
Leçon de vie : on arrête les excuses (enfin, on essaie) Sans exagérer, cette semaine sans “désolée” a été un électrochoc. J’ai compris que ces excuses incessantes ne sont pas juste des mots en trop : elles grignotent ma légitimité et celle des autres femmes. Si un mot pouvait porter un panneau “attention, confiance en soi en danger”, ce serait bien celui-là.
Une semaine ne suffira pas à transformer mes habitudes, mais elle m’a déjà appris quelque chose : parfois, il vaut mieux agir que s’excuser. Bon, sauf si vous cognez une grand-mère avec un Caddie, hein. Là, “désolée” reste recommandé.
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