Dans le cadre du cycle de conférences "Aux origines : l'univers, la vie, l'Homme" de la Délégation à la Culture Scientifique de la Ville de Nice.

Par Antonella Traverso

Préhistorienne, Conservatrice des grottes et du Musée des Balzi Rossi, Ligurie

Dès le septième millénaire, les Hommes rompent l’équilibre avec la nature : ils deviennent agriculteurs et pasteurs pour produire leur nourriture ; ils ne sont plus nomades et se sédentarisent. Ainsi, dans les premiers villages se développent des métiers : le pasteur, le cultivateur, le meunier, le potier, l’ingénieur qui construit des systèmes d’irrigation, le fileur et le tisserand pour fabriquer des vêtements ; mais, aussi, des chefs pour coordonner l’ensemble des activités ; des soldats pour qu’ils soient obéis et des prêtres pour parler avec les dieux afin que la pluie tombe au bon moment pour fertiliser les champs. C’est une nouvelle étape de l’évolution humaine au cours de laquelle les sociétés humaines se hiérarchisent et deviennent de plus en plus complexes.

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L'histoire changeante de la virilité

Une définition qui s'est grandement transformée au fil des époques

La virilité est une construction sociale. Tous ceux qui se sont intéressés au sujet savent aujourd'hui que dans l'histoire humaine, la définition du viril n'a eu de cesse de changer, à quelques exceptions près. De nos jours, alors que la question du genre et aussi de la masculinité se pose, la youtubeuse spécialisée en histoire Manon Bril s'est penchée sur le phénomène depuis l'époque antique. En se promenant à New York, elle raconte l'histoire de la virilité.

En fait, la virilité est de tout temps un moyen de s'émanciper du féminin. Elle est donc souvent associée à la guerre. Néanmoins, chaque période a sa vision des choses. Les petits pénis sont préférés dans l'Antiquité puisqu'ils montrent le summum de l'humanité. Jusqu'à l'époque moderne, les parties intimes, y compris les testicules, ne doivent pas être disproportionnées. Les Africains, pendant la colonisation, sont vus comme des animaux à cause de la taille de l'appareil reproducteur de certains. Des phénomènes aujourd'hui criminalisés étaient pourtant vus comme la quintessence de la virilité.

En Grèce antique, tous les garçons devaient être l'éromène d'un éraste (homme adulte) dont la semence devait lui apporter la masculinité... Et si durant l'époque de Louis XIV, les perruques et le maquillage étaient les atouts des messieurs, ceux-ci sont tournés en dérision avec la Révolution française puisque associés à une royauté "débauchée".

De l'Égypte ancienne à nos jours, la question de la procréation et de l'érection semble fondamentale. Des philosophes majeurs comme Aristote ont diminué grandement le rôle de la femme dans la naissance qui ne serait pas son fruit mais celui du sperme du père.

Avoir de nombreuses conquêtes est aussi très bien vu. Le poète Maupassant, par exemple, se vantera à un ami dans une correspondance d'avoir attrapé la vérole. D'ailleurs, cette prescription vient même avec un prix puisqu'entre le 16e et le 18e siècle existent des tribunaux de l'érection où des mariages peuvent être annulés si l'homme n'arrive pas à effectuer son devoir conjugal.

En fin de compte, comme elle le souligne, la virilité reste surtout une construction qui varie au fil des époques, des événements et des besoins sociaux. Aujourd'hui, les hommes ont la chance de pouvoir remettre ces injonctions en question.

L'histoire de la virilité est complètement WTF