Né le 3 décembre 1946, en terres catalanes.
Vit à Nice. Aime à musarder entre philosophie et poésie.
Vice-président de l’Association des Amis de l’Amourier, il est directeur de publication de la gazette Basilic diffusée à plus de 2000 exemplaires, 3 fois par an ou sur internet.
Vice-président, il anime aux côtés d’Yves Ughes, son président, l’association Podio, pour la défense et l’illustration de la poésie, qui organise des lectures/rencontres autour de la question « Pourquoi des poètes… ? »
Vice-président du Centre Joë Bousquet et son temps, Maison des mémoires, Carcassonne.
Membre du comité de la revue Friches.
Chronique la poésie au journal L’Humanité ainsi que dans diverses revues de poésie (Friches, Europe, Revue des Belles Lettres, Phoenix…)
Est présent sur Internet principalement sur son blog : lapoesieetsesentours.blogspirit.com et sur les sites amourier.com ; bribes-en-ligne ; remue.net ; terredefemmes.blogs.com : ciaovivalaculture.com…
Extrait de Dans les ramas
A l’ombre des forêts profondes
1
Toujours là à déchirer la nuit. A rouvrir mes passées anciennes.
Elle disait : je suis le vent. Je veux l’arbre. Les fruits. Et la sève.
2
Depuis la rive d’en face, elle est entrée dans mes terres. Ce sont forêts obscures, étangs noirs, pierres et ronces. Avec un goût de mûres. Ou de sang. Quelque chose dans l’air. Et confondu avec le ciel, un fantôme, entre les arbres qui à la forêt font bordure, soulève ses voiles. Le temps de passer sur l’autre versant.
3
Désordres. Débarras. Resserres abandonnées. Elle hante tous les terrains vagues. A côté des savoirs. Dans les bâtons rompus des souffles. Contre le mur des jours nuageux. Sans porte-voix. Avec dans la tête une colline qui penche. Un arbre qui retient les tourments du ciel dans ses branches nues. Les yeux grands ouverts sur la vie qui nous fuit. Elle laisse à nos mains qui tremblent de toutes leurs folies anciennes, son fantôme. Ce cri imprenable sur le silence qui s’abat.
4
Quand craquent les feuilles mortes, elle est l’ombre des forêts profondes. On lui souhaiterait d’aller parmi les arbres. Déliée de tout. Mais on a tort. On se reprend. C’est de là qu’elle vient. De la nuit des enfants. Avec ce rouge sombre des révoltes sur la soie noire du soir. Qui nous brûle.
5
Quand elle nous tient, c’est dans sa nuit. Aussi, même en plein jour, aller, c’est écarter du bout des yeux les brumes où lieux, êtres et paroles s’agitent. Et passer en somnambule. Tituber là, c’est marcher ailleurs. On n’ose pas dire danser. Sur le beau temps qui passe, disait l’ami de la fuyante, il n’y a rien à dire.