par Marie Barbier, rédactrice en chef
« J’ai vécu 18 ans à l’intérieur d’une ferme / j’ai vécu 18 ans à l’extérieur d’une ferme / j’ai la majorité des deux côtés / j’en ai assez des deux côtés ». Dans ce premier ouvrage, Aurélie Olivier revient sur son enfance dans une ferme d’abattage industriel en Bretagne. Elle y raconte ce que l’agrobusiness fait au monde paysan, aux femmes en particulier, mais aussi au paysage, et au rapport des humain·es avec le vivant. « En 1976, 67 ans après les salariées / les paysannes ont un congé maternité / 14 semaines pour les salariées / contre 14 jours pour les paysannes […] / A minima, l’élevage sera intensif ». C’est un court essai poétique qui se lit le temps d’une sieste dans l’herbe mais qui marque, tant c’est une langue forte qu’on a peu l’habitude de lire. De la poésie politique, féministe, radicale, tout à fait réjouissante.
⟶ Aurélie Olivier, Mon corps de ferme, éditions du commun, 2023.
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