Riga, fin des années 70. Renars (Kārlis Arnolds Avots) achète à deux touristes étrangers les jeans Levi's qu’ils portent. Eux pourront en retrouver facilement. Les grandes marques occidentales comme Coca-Cola sont prohibées dans une Lettonie sous le joug de l’URSS.
Soviet Jeans filme ces interdictions sous l’angle de la légèreté. Renars virevolte, sourire aux lèvres, entre le marché noir et le théâtre, où il est costumier, comme si tout cela n’était qu’une grandie partie de cache-cache avec les agents du KGB.
Le camarade Maris Trekteris (Igors Šelegovskis) n’obtient de lui que des silences et des fausses pistes. Cette insouciance sur fond d’amour du rock, prend des allures de rom-com trépidante quand vient une jeune metteuse en scène finlandaise, invitée à adapter Hamlet.
Renars et Tina (Aamu Milonoff) se tournent autour dans un théâtre truffé de micros. Le premier initie l’étrangère à la vie dans l’URSS, à commencer par la prévenir qu'un agent la suit discrètement partout.
Qui raconte des blagues sur Brejnev et Ilitch, le leader letton ? Qui rit ? Qui fume des cigarettes américaines ? Le KGB veut tout savoir, à en devenir absurde, comme le dévoile Soviet Jeans, qui en tire son ton humoristique décalé.
Le nœud de l’intrigue se trouve ailleurs, dans une géopolitique du jean devenu symbole de liberté, quand Renars lance une fabrique clandestine dans l'atelier de couture d'un hôpital psychiatrique où sont envoyés les opposants au régime. Façon originale de déplacer, avec absurdité, la vraie histoire d'une fabrique underground de jeans en Lettonie, devenue célèbre en URSS.
Ce trafic est-il une histoire d'argent ou d'idéal ? Feel good, avec la relation entre Renars et Tina pour moteur, Soviet Jeans montre une société surveillée, mais bien vivante et pleine d'espoir. Une énergie que vient insuffler une bande-son qui accompagne les moments de tension de solos de batterie. Series Mania a peut-être trouvé là sa plus belle pépite de cette 14ème édition !