RESPECT CGU
EN ATTENDANT INFO :
Very Bad Trip
Drogue et science-fiction : bad trip assuré
« Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est, infinie » Les vers du poète mystique William Blake dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1793), que le pape de la SF Aldous Huxley empruntera cent-cinquante ans plus tard pour écrire ce qui est encore considéré aujourd’hui comme un des plus grands ouvrages psychédéliques, illustrent à merveille la fascination séculaire des écrivains pour ces substances qui les plongent dans un état de sidération, qui provoquent chez eux une révélation soudaine altérant leur rapport au monde. Cette transe les intéresse par essence parce qu’elle ouvre les champs du possible de la création. Elle vous fait accéder à d’autres dimensions mais elle permet surtout de plonger, plus loin que vous n’avez jamais été, dans votre for intérieur.
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Le Vertige Cyberpunk |
Un sous-genre a fait de cette dialectique de la drogue et de l’ailleurs, un motif romanesque autrement plus complexe et foisonnant en y ajoutant une dimension technologique : le cyberpunk. Ce dernier imagine des univers sombres dans lesquels la cybernétique est devenue monnaie courante et où l’accès à un monde parallèle, le cyberspace, apparaît comme la seule échappatoire à un réel insupportable. Addiction chimique et virtuelle s’entremêlent. Si la drogue permet de s’enfuir dans les réseaux, ce sont surtout les réseaux eux-mêmes qui deviennent une drogue. |
Prenez Case, le héros de Neuromancien (1984), l’œuvre pionnière du genre signée William Gibson. Quand débute l’histoire, il n’est qu’un junkie qui tente d’oublier grâce à la défonce son bannissement du Cyberspace. Mais dès qu’une occasion inespérée lui est offerte de retourner dans ce monde virtuel où ses talents excellent, le hacker replonge dans une autre forme de dépendance : se brancher pour exister. |