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Very Bad Trip
Drogue et science-fiction : bad trip assuré
« Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme telle qu'elle est, infinie » Les vers du poète mystique William Blake dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer (1793), que le pape de la SF Aldous Huxley empruntera cent-cinquante ans plus tard pour écrire ce qui est encore considéré aujourd’hui comme un des plus grands ouvrages psychédéliques, illustrent à merveille la fascination séculaire des écrivains pour ces substances qui les plongent dans un état de sidération, qui provoquent chez eux une révélation soudaine altérant leur rapport au monde. Cette transe les intéresse par essence parce qu’elle ouvre les champs du possible de la création. Elle vous fait accéder à d’autres dimensions mais elle permet surtout de plonger, plus loin que vous n’avez jamais été, dans votre for intérieur.
On retrouve ici une constante du trip science-fictionnel, son côté schizophrénique, entre jouissance et souffrance. Une dichotomie sur laquelle Jeff Noon appuie sans pitié avec Vurt, objet littéraire non-identifié couronné du prestigieux prix Arthur C. Clarke en 1994. Dans un Manchester futuriste ravagé, Scribouille et ses Chevaliers du Speed se gavent de la meilleure des drogues du marché, des plumes colorées qui donnent accès à un univers parallèle terrifiant dans lequel ils ont perdu l’une des leurs. Cette quête destroy et effrénée, à cheval entre les réalités, rappelle que dans la SF, voyage psyché égal danger.
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