Venez assister à une démonstration exceptionnelle de tatouage traditionnel japonais !
Appelé tebori, il est réalisé manuellement à l’aide d’aiguilles plantées au bout d’un manche.
Formé par le maître japonais Honda Tsuyoshi, David Cardoso perpétue cette tradition ancestrale du Japon et dévoile les gestes précis de cette incroyable technique aux visiteurs.
Samedi 28 octobre 2023 à 14h
EN ATTENDANT :
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres
Rousseau (1712 – 1778) dit ainsi, dans ses Lettres écrites de la montagne (1763) :
On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre.
Cet adage, qui est devenu un lieu commun, est un appel à la modération et à la préservation de la sécurité des autres. La liberté ne doit pas donner naissance à une guerre de tous contre tous. Cependant, la faiblesse principale de cet adage tient à l’indéfinition des bornes de la liberté de chacun : quand ma liberté doit-elle s’arrêter ? Qu’est-ce qui peut justifier son arrêt ? La liberté est-elle toujours la liberté si elle est bornée ? La préservation de la sécurité de chacun n’est-elle pas le prétexte à des restrictions excessives de liberté ?
Cet adage n’est pas toujours compris dans ce sens. Jorge Mario Bergoglio, le pape François, écrit ainsi dans Se mettre au service des autres, voilà le vrai pouvoir (2014 ) : « Nous connaissons la devise : “La liberté finit là où commence celle des autres ”. Ce qui signifie : “ S’il n’y avait pas les autres, tu serais plus libre… ” »
Ainsi, le pape prend ici une position contraire à la position commune : si la liberté finit là où commence celle des autres, l’absence des autres supprimerait les bornes de cette liberté. La liberté n’est pas comprise ici selon l’individu, parce que son exercice serait impossible sans les autres. Le philosophe Christian Godin (Au fil de la philosophie, 1999) l’exprime autrement :
Une détestable formule prise comme une vérité indiscutable : « Là liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Formule exécrable en ce qu’elle place la liberté dans une logique de la concurrence alors que la liberté ne peut être véritablement comprise que dans une logique de la solidarité.
Quoi qu’il en soit, cette dialectique entre l’exercice de la liberté individuelle et les contraintes de la vie en société renvoient à un phénomène étudié par Kant, « l’insociable sociabilité » des hommes.