Tapie sur Netflix : fiction ou biopic ?

Chanteur, entrepreneur, repreneur d’usines, présentateur télé, ministre, président de l’OM… Netflix nous plonge dans les mille vies du magnat disparu en 2021. À quelques détails près.

La série s’ouvre en 1966. Nous sommes alors sur le plateau d’un télécrochet auquel participe un chanteur du nom de Bernard Tapy (pour faire plus américain, et donc plus vendeur). Un inconnu alors. Mais qui ne veut pas en rester là.

Tristan Séguéla, le réalisateur, plante d'entrée un homme survolté et sûr de lui. Au fil des épisodes, on suit l’homme dans ses différentes aventures entrepreneuriales, politiques ou sentimentales, jusqu’en 1997, année de son incarcération pour avoir truqué le match qui opposait l’Olympique de Marseille à l’US Valenciennes.

Et si on plonge très vite dans l’histoire, c’est notamment grâce à un Laurent Lafitte très convaincant dans la peau de l’ancien président de l’OM. Tristan Séguéla a fait le choix d'un casting populaire : Joséphine Japy, Fabrice Luchini, Hakim Jemili, Camille Chamoux, Antoine Reinartz...

"La série est librement inspirée du réel. On reconnaîtra dans le parcours du héros des faits déjà connus du public. Mais les situations de vie privée sont fictionnelles", prévient Netflix en préambule. Ce que déplore Laurent Tapie, le fils de l'ancien ministre : "la vie de mon père était tellement riche en soi que l’on pouvait la raconter comme telle".

On ne sait ni comment Bernard Tapie a acquis Adidas et l'OM ni comment s'est faite son ascension politique. Et l'intrigue s'arrête en 1997. La part d'ombre et les magouilles de l'homme d'affaires sont, bien sûr, explorées.

Retracer son ascension était aussi une occasion (réussie) de nous plonger dans plusieurs époques par quelques savoureux détails : la démocratisation de la télécommande dans les salons, la société de consommation, les gens qui clopent sans arrêt, la déco vintage de la cuisine de Bernard Tapie et Michel Polnareff en fond sonore…