EN ATTENDANT :
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L'île rouge de Robin Campillo
Par principe, il ne faut pas rater un film de Robin Campillo. Tout d’abord parce qu’il n’en fait pas beaucoup (quatre en 20 ans !) et parce qu'il a toujours quelque chose d'intéressant à raconter (Revenants, Eastern Boys, 120 battements par minute). Cette fois, Robin Campillo nous parle, au travers d’une semi-fiction, de son enfance, alors que Robert, son père, est officier sur une base française à Madagascar au début des années 70. L’île se bat pour son indépendance. Les militaires le savent, ils vont devoir bientôt plier bagage. L’atmosphère dans le camp devient incertaine. Les familles continuent de se voir, rire, danser, aller à la plage, mais le cœur n’y est plus. La fin de partie est proche. Tout cela nous est montré au travers d’un regard, celui de Thomas, alias Robin jeune (9 ans). Il n’en perd pas une, planqué dans une caisse en bois aux planches ajourées, avec sa copine malgache. Il voit bien se déliter cet univers colonial dont il ne comprend pas encore les tenants et les aboutissants. Devant une caméra souveraine, c’est tout un pan de l’Histoire de France qui s’efface devant nous et qui tombe dans le seul souvenir et la nostalgie de ses acteurs. Somptueux !